47% de Français considèrent « passer à côté de leur vie », selon une étude Ipsos. 

26% se considèrent comme « malheureux ou très malheureux » selon l’Institut Spinoza.

Oui, de plus en plus de femmes et d’hommes sont malheureux et se sentent prisonniers d’une vie dont ils ne veulent plus. 

Cela s’appelle l’Existence limitée.

Les femmes et les hommes qui vivent une Existence limitée veulent se libérer de leurs chaînes mais n’y parviennent pas. Ils l’ignorent souvent, mais ces chaines ce sont eux-mêmes qui les ont construites, inconsciemment avec leurs croyances. 

Certains ont une sensibilité exacerbée. Ce sont ce que l’on appelle communément des « écorchés vifs ». Prisonniers de leurs émotions, ils surréagissent à des évènements qui semblent anodins pour d’autres. Un rien les submerge rapidement : une remarque d’un supérieur hiérarchique, un client mécontent, un changement de comportement chez leur partenaire, un problème avec la banque, les mettent dans le désarroi. Sur un plan chimique, leur cerveau est un faible producteur de sérotonine, neurotransmetteur du bien-être. Sur un plan électrique, les ondes gamma, fréquence élevée, prédominent dans l’activité cérébrale. Freud disait d’ailleurs que la névrose consiste à trop penser.  

D’autres, à l’opposé, ce sont installés dans une sorte de fatalisme. Ils sont persuadés qu’ils sont condamnés à vivre la même vie jusqu’à la fin de leurs jours. Chaque lendemain ressemblera au précédent et cela semble être acquis pour la vie entière. Ils ont rêvé d’une vie meilleure, mais se sont persuadés qu’elle n’est pas pour eux. Ils se focalisent alors sur des détails quotidiens

(l’ordre, la propreté, la précision, ) qui leur donnent l’impression de contrôler quelque chose dans leur vie. Ou ils s’investissent à corps perdu sur leurs enfants en projetant leurs rêves inassouvis. Ce faisant, en abandonnant leurs rêves, en se projetant à cœur perdu sur leurs enfants, ils les empêchent d’exister par eux-mêmes et créent des conflits futurs.

Ils ont tous une chose en commun : leur vie est empoisonnée par une rumination et un murmure intérieur permanents qui alternent entre pessimisme, culpabilité et dévalorisation pour les uns, rancune, tristesse et colère pour les autres.

L’Existence limitée peut à terme déboucher sur un burn out ou une dépression sévère qui vont demander des traitements lourds à base de chimie et de psychothérapie intensives.